Le pavement des thermes de Tébessa

Dans une nouvelle revue éditée à Alger par l’Association algérienne pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine archéologique (AASPPA), cette courte note de R. Hanoune et X. Dupuis étudie non pas l’ensemble du pavement tardif (première moitié du IVe siècle), bien connu, des thermes de Tébessa (De Pachtère, Inventaire des mosaïques de la Gaule et de l'Afrique, III, 1911), mais les inscriptions chiffrées dans la partie de la mosaïque qui illustre les bêtes qui ont figuré dans des chasses d’amphithéâtre. Certaines représentations portent seulement des chiffres où l’on voit sans peine le nombre d’animaux qui ont été chassés, mais les trois mentions CVRIS XI sont restées énigmatiques : on a pu y voir une instruction (dérivée du verbe cur[r]o) dans les cases d’un jeu ou une allusion hypothétique à une institution municipale, les curies. Les auteurs reprennent cette interprétation en l’appuyant sur le nombre des curies qui est souvent de 11, comme à Irni en Bétique et dans d’autres villes d’Afrique : les jeux auraient été offerts aux curies, connues par ailleurs, de Tébessa. Cette hypothèse, désormais mieux assurée grâce à la documentation épigraphique, a aussi l’intérêt d’attester l’existence tardive de l’institution curiale.