Maisons d’Afrique, pavements de mosaïque et inscriptions

Plus qu’une recherche nouvelle, cet article est l’inventaire de pavements inscrits, en dehors des signatures d’ateliers, dans les édifices privés d’Afrique, à partir du cas de Bulla Regia, qui en présente cinq exemples, surtout tardifs, certains en grec. L'auteur repère quatre types d’utilisation des inscriptions en mosaïque : deux banals pour donner le nom du propriétaire de la domus ou des praedia, ou pour formuler des vœux ; deux plus recherchés pour manifester des préférences « sportives » liées aux chasses de l’amphithéâtre ou pour exhiber des intérêts culturels. Le degré le plus élevé de ces inscriptions mosaïquées est celui des maximes philosophiques en grec ou en latin, que l’auteur a déjà étudiées dans d’autres articles (par exemple Agimur, non agimus…, de Carthage). On peut toujours, mais en vain, s’interroger sur la profondeur de cette culture ; en tout cas, il semble bien qu’elle illustre une certaine vitalité du paganisme dans une Antiquité déjà tardive. L’auteur est plutôt sceptique (trop peut-être ?) sur la culture des « tifosi » des jeux d’amphithéâtre, et voit souvent dans ces inscriptions au mieux du snobisme culturel, au pire de la confusion mentale comme sur la tombe d’Eustorgius d’Hadrumète, le mari de la « philosophe » Concordia Exuperantia. Il faut ajouter à cet article la synthèse d’A. Beschaouch, « Invide vide. La compétition publique entre les sodalités africo-romaines et son écho dans l’espace domestique », p. 315-328, qui prend aussi en compte des pavements de mosaïque.