Architecture et décor d’une domus dans le quartier sud-ouest de Nîmes durant le Haut-Empire. La fouille du parking Jean-Jaurès, îlot G

Cette demeure à cour-jardin, une des plus vastes de Nîmes, a été édifiée après 20 apr. J.-C. et détruite au début du IIIe siècle Les auteurs présentent une analyse globale des décors des sols, des parois et des plafonds, leur articulation, leur adéquation aux espaces durant les deux grandes phases d'occupation (Ier et IIe siècles). Douze espaces de statut différent sont attestés : 5 sols de terre battue, 1 opus signinum, 2 terrazzo, 4 mosaïques. Deux pièces d’apparat permettent l’étude d’un luxueux décor architectural inspiré de la mythologie gréco-romaine. Mosaïque du châtiment de Penthée (4,81 m x 7,42 m) : rinceau naissant d'un cratère ; composition centrée (Décor, 253e) à l'iconographie dionysiaque : Ménades, Saisons, Pan, Silène, masques de théâtre, oiseaux et, au centre, Agavé tuant son fils (sujet des Bacchantes d'Euripide, repris dans la pantomime) ; comparaison avec la peinture de Pompéi, maison des Vettii ; pour la composition, nombreux rapprochements : Aquincum, palais du Procurateur, la Byzacène, Thuburbo Majus, Cherchel, Volubilis, Liédena, Loano, Bazoches, Ilidža ; datation courant IIe siècle. Mosaïque d'Achille à Skyros (8,50 m x 5,90 m) : tapis rectangulaire avec rinceau de vigne ; tapis principal : méandres de svastikas à cases et chevrons et, au centre, Achille se dévoilant – thème des tragédies de Sophocle, Euripide (Skirioi), Stace (L'Achilléide). Tracé préparatoire repéré lors de la dépose de la mosaïque d’Agavé.