“Par ce signe tu vaincras…” : Nouveaux témoignages sur les vestiges du christianisme antique au Cap Bon (Tunisie)

Cette étude, qui retrace le processus d’implantation du christianisme au Cap Bon entre le IVe et le VIIe siècle, mentionne le décor en mosaïque d’édifices religieux situés dans les espaces urbains et ruraux. Des photographies d’archives récemment retrouvées au Musée national du Bardo attestent de l’importance de l’église cathédrale au lieu-dit Ksar Zit, établie au centre de la cité de Siagu de l’époque byzantine, et « témoignent de la particularité de son pavement en opus sectile, traité en nid d’abeilles ». À Pupput, une petite église cimétériale a abrité plusieurs tombes décorées de mosaïques dans un style qui caractérise les productions régionales qui se développent dans le royaume vandale au Ve siècle. À Sidi Jdidi, il est fait mention d’un complexe cultuel chrétien dont le style des mosaïques du premier état s’apparenterait « avec l’école mosaïstique du Sahel, en particulier les productions d’Uppenna », et celui des pavements d’époque byzantine, avec l’école de Carthage. Non loin de Hammam Lif, l’église Ad Aquas, installée sur un sanctuaire, se caractérise par sa cuve baptismale mosaïquée surmontée d’un ciborium dont la voûte était ornée de portraits nimbés. À Kelibia, dans une église suburbaine, des mosaïques funéraires ont été retrouvées ; à Yahia-Tafekhsite, l’auteur mentionne les différentes phases de réaménagement d’une église et de son décor en mosaïque, dont l’un des tapis porte une inscription particulière où la formule votive usuelle est précédée d’un anathème de Juda ; à Demna, sur le terroir de Wadi El Ksab, il est aussi fait mention d’une église dont la chronologie est fondée sur la datation stylistique des pavements de mosaïques.