Hôtel Drouot, Paris, salle Drouot-Montaigne. Catalogue de vente. Étude Pierre Bergé

Lot 298 : grand fragment d’une mosaïque (1,56 m x 1,34 m) représentant un cratère à panse godronnée, sur le rebord duquel est perché un oiseau (perroquet ?) s’abreuvant. À gauche, un quadrupède à cornes (qui n’est pas un bélier, comme l’affirme le catalogue) et qui porte un collier ; dans le champ, au-dessus à gauche, un échassier et un second perroquet (?). Fond blanc avec semis de boutons de roses. Sauf quelques pâtes de verre bleues et vertes sur le cou des volatiles, la palette chromatique est majoritairement dans les bruns, les bistres et les rouges. « Art paléochrétien, circa VIe siècle », selon la notice, ce qui est vraisemblable. Lot 387 : fragment de mosaïque polychrome (diamètre : 1,68 m) : composition en couronne, dans un cercle et autour d’un cercle, de huit paires de boucles rayonnantes et non contiguës, ici en entrelacs de tresses et de câbles (couronne en chaînette de « huit » dressés non contigus). Brillante polychromie. Commentaire d’H. Lavagne : Le catalogue indique prudemment « art romain IVe siècle », sans reconnaître la provenance, qui, à nos yeux, est presque certaine, étant donné la similitude de la trame et des couleurs. Il s’agit d’un fragment d’un pavement de l’église de Houad en Syrie (cf. P. Donceel-Voûte, Les Pavements des églises byzantines de Syrie et du Liban, Louvain-la-Neuve, 1988). Lot 410 : fragment de mosaïque polychrome (1,10 m x 1,01 m) représentant un personnage viril à deux cornes, le bras droit drapé et tendu, présentant un licol à un petit putto ailé ; à droite, à l’arrière-plan, une sorte de monstre marin gris, coiffant une tête de cheval. Commentaire d’H. Lavagne : la notice du catalogue y reconnaît « le centaure Chiron tendant un ruban au petit Éros » et date la pièce du « IVe siècle environ ». En réalité, il s’agit d’un faux manifeste, fabriqué avec quelques restes d’un cortège marin. Le personnage masculin pourrait être une déformation d’un Neptune sur son char (ce dernier invisible sur le fragment), mais dont le mosaïste aurait maladroitement replacé une tête de cheval en haut du tableau en méconnaissant le monstre marin qui devient un élément du cheval. Le pseudo-Éros est un putto ailé qui est coiffé à la Jeanne d’Arc…